Bois d’agar, bois d’aloès, bois des dieux, bois qui coule dans l’eau, bois d'aigle, calambac, gaharu... Tous ces noms, issus de diverses cultures désignent le bois de oud, dont le sillage boisé - cuiré - animal en fait l'une des matières les plus appréciées en parfumerie, notamment au Moyen-Orient. Il est principalement commercialisé sous trois formes : sa forme brute, en poudre ou en huile, ses nombreuses propriétés et sa rareté en font un des 10 bois les plus cher au monde.
Le bois de oud est connu et utilisé depuis très longtemps, dès -800 av J.C il est mentionné dans des textes indiens portant sur la médecine et la chirurgie. En effet, bien avant d'être utilisé en parfumerie classique, le oud tout au long de l'histoire a été utilisé à des fins médicales, religieuses et artistiques. Le oud s’obtient à partir de 4 familles d'arbres différentes mais l'arbre le plus utilisé pour sa production est l'Aquilaria malaccensis présent dans les forêts tropicales de l'Asie du Sud-Est (Thaïlande, Vietnam, Singapour etc.), il peut atteindre une hauteur de 20 mètres et a pour un diamètre d'environ 60 cm.
Ce n’est que lorsqu'il est infecté par un champignon que l’arbre produit la résine de oud qui vient se former comme une défense, au cœur du tronc. Cette résine sombre augmente la densité du bois, à tel point, qu’une fois découpé et mis à l’eau, il coule. D'ou son surnom : "bois qui coule dans l'eau". Le résine de oud, n’est visible qu’une fois l’arbre coupé ce qui faillit provoquer la disparition de l'espèce : un arbre entier produit en moyenne 32ml d'essence, seul 7% des arbres sont infectés par la maladie et la forte augmentation de la demande à partir des années 70 a fait s'envoler le prix au kilo pouvant atteindre, voir dépasser celui de l'or. On comprend alors aisément que l'arbre ait subit une déforestation sauvage et brutale.
Heureusement depuis le début des années 2000, l'Aquilaria malaccensis menacé de disparition est inscrit à l'annexe II de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and floral) ce qui permet d'en faire une espèce protégée dont le trafic, l'exploitation et la commercialisation sont régulés afin d'en assurer la préservation et la survie.
Aujourd'hui de nombreuses plantations ont vu le jour et les techniques ont évoluées : la bactérie est inoculée volontairement aux arbres. Il faut en moyenne 6 mois pour que l'infection se développe. Après cette période, certains arbres sont infectés une deuxième fois pour augmenter le rendement de 25%. Le bois de oud de "5 ans d'âge" possède une odeur plus intense et plus cuirée, très recherché en parfumerie, notamment au Moyen-Orient. La qualité du bois de oud s’étalonne en "grade" qui varie en fonction de son âge, de son origine, de l'espèce de l'arbre etc. Mais en l'absence de règles internationales claires, l'évaluation de la qualité se fait surtout par les membres de l'industrie eux mêmes.
Aujourd'hui en parfumerie, le Oud se démocratise de plus en plus. Tout d'abord quasiment exclusivement réservé aux fragrances orientales, les parfumeurs français ont su exploiter les différentes facettes de cette matière précieuse pour en donner une interprétation occidentale.
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