Le patchouli
Botanique
L’origine du mot Patchouli proviendrait du tamoul « patch » : vert et de « ilai » : feuille. Le patchouli est un arbrisseau persistant de la famille des lamiacées. D'une hauteur d'un mètre, il possède une tige velue et ferme. Ses feuilles d’une dizaine de centimètres se forment en épis et ont une teinte blanche aux nuances de bleutées.
Le patchouli s’épanouit dans des milieux semi-ombragés et dans un sol riche et humide. La plante ne supporte pas les températures inférieures à 10°C, ce qui empêche sa culture en terre dans les pays à climat tempéré. La période de plantation optimale est au printemps ou en automne, la première récolte peut s’effectuer 6 mois après la plantation et ensuite tous les 3 mois.
Originaire d’Indonésie, le patchouli est aujourd’hui cultivé dans de nombreux pays au climat tropicale : Indes, Malaisie, Madagascar, Seychelles, Brésil, Paraguay...
Histoire
Connu et utilisé depuis des temps immémoriaux en Asie et en orient, c’est durant les croisades (XI-XIIIe siècle) que les occidentaux rapportent les premières plantes en Europe.
Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que le patchouli connaisse le succès sur le vieux continent. C’est tout d’abord en Angleterre alors en pleine période victorienne que le patchouli est utilisé en abondance dans les pots-pourris.
En France, le patchouli connait son heure de gloire sous le Second Empire. La soie produite en France dans la région de Lyon ne suffit plus à satisfaire la demande de la bourgeoisie parisienne. Quantité de châles en soie sont alors importés depuis l’Inde. Durant le voyage ils sont protégés des mites grâce à des feuilles de patchouli. Imprégnées de ce parfum exotique les étoffes rencontrent un vif succès, notamment auprès des « demi-mondaines » ou femmes « entretenues ». On comprend sans mal que l’odeur est en revanche mal perçue par les femmes de la bonne société pour qui les effluves de patchouli représentent « l’antichambre de l’enfer ».
Le patchouli connait une nouvelle heure de gloire dans les années 60 / 70 avec la génération « Flower Power ». L’odeur du patchouli permet alors de camoufler celle du cannabis tout en révélant un érotisme intimement lié à la révolution sexuelle et incarné par le mouvement Hippie.
En parfumerie
À l’état sauvage le patchouli ne sent quasiment rien. Il faudra récolter ses feuilles et les mettre à sécher pour que les molécules odorantes (dont la patchoulol) se développent et donnent aux feuilles leur odeur si particulière.
Les feuilles sont distillées à la vapeur pour un rendement de 2 à 3%. On obtient alors l’huile essentielle qui sera stockée dans des fûts. La période de macération en fût qui permet de renforcer l’odeur varie en fonction des caractéristiques olfactives attendues.
Dans la composition d’un parfum le patchouli exprime une grande diversité. Ses notes boisées, camphrées, terreuses, lui permettent d’entrer dans la composition de parfums appartenant aux familles boisées, chyprés, orientaux et aux cuirs. Il apporte de la puissance et de la profondeur tout en sublimant les autres matières, c’est un incontournable de la palette du parfumeur.
Si le patchouli est très présent en parfumerie, ses nombreuses vertus thérapeutiques lui donnent une place à part entière en aromathérapie. En Asie il est utilisé pour lutter contre le rhume, les douleurs abdominales, les mots de têtes et même contre les morsures de serpent !
1 commentaire
Thank you so much,
Mosaed
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